Livres d'Alexandre Pouchkine en français et en russe
Russie en livres

Eugène Onéguine

Aujourd’hui, sur mon étagère…

Nous sommes le 6 juin, date anniversaire du poète et écrivain russe Alexandre Pouchkine, et depuis 2010, c’est également la Journée internationale de la langue russe, établie par l’UNESCO. Je viens de finir de regarder un magnifique concert en hommage au poète à Boldino, l’ancienne propriété familiale où il a vécu la période la plus productive de sa vie : en seulement cinq mois, il a écrit plus d’une cinquantaine de ses œuvres les plus importantes. C’est là que Pouchkine a composé les deux derniers chapitres de son roman en vers, « Eugène Onéguine », considéré comme « l’encyclopédie de la vie russe » au XIXe siècle, une œuvre classique étudiée au lycée et connue de tous les Russes. Et c’est cette œuvre que je souhaite vous présenter aujourd’hui.

Pourquoi cette édition ?

Ce roman en vers, qui est toujours en vers en russe, a été traduit en français à plusieurs reprises, mais pas toujours sous forme poétique. En tant que Russe, il m’est inconcevable de le lire en prose. J’ai finalement trouvé une édition qui m’a impressionnée par la qualité du travail du traducteur Charles WEINSTEIN, qui a su préserver l' »onéguinskaya strofa », une strophe originale créée par Pouchkine pour son roman. Mais ce n’est pas tout ! Charles WEINSTEIN a également réussi à capturer la fluidité de la langue russe, ainsi que l’humour, l’ironie et la légèreté de la poésie de Pouchkine. Les Notes sur « Eugène Onéguine » données à la fin du roman sont tout aussi intéressantes.

Eugène Onéguine, roman en vers d'Alexandre Pouchkine traduit par Charles Weinstein

Je vous propose de lire ce petit extrait :

« Mon oncle, un homme sans reproches,
Quand il vit la mort arriver,
Força l’estime de ses proches.
Ce fut tout ce qu’il put trouver.
Qu’il serve donc l’exemple à d’autres.
Mais, Dieu ! Quels soucis que les nôtres,
Car je restait à le soigner,
De jour, de nuit, sans m’éloigner.
Il fallait, fourbe, que je l’aide,
Que je batte son oreiller,
Que je tente de l’égayer,
Que je lui porte son remède.
Et je pensais dans un soupir :
Quand diable va-t-on en finir? »

Bonne lecture et au prochain livre !

Articles les plus lus